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#FF00AA


7 nov. 2001

This Is Not Happening

Pour une fois, tellement de choses à dire que je ne sais pas par où commencer. On va quand même garder X-Files pour la fin, histoire d’avoir les idées plus claires d’ici là.

Alors, dans un épisode précédent, je râlais contre la bande annonce de 90 minutes spéciale Loft Story. Plus précisément, les deux bandes annonces distinctes mais toutes deux centrées sur le loft. Auxquelles on peut rajouter la frénésie d’Hélène (la speakerine locale) à recommander de ne surtout pas rater ce reportage. Pas un seul mot sur les deux autres reportages de l’émission, bien sûr. Pourtant, les relations entre islamistes et CIA, et les précautions insuffisantes contre la vache folle, c’était intéressant, et ça avait l’avantage de nous apprendre des choses.

Mais, non, le plus important dans l’émission, c’était Loft Story. Et c’est pour ça que ça a été vanté dans toutes les bandes annonce, et que c’est passé en dernier. Allez, on va mettre Loft Story à la fin pour leur faire avaler l’Afghanistan et l’ESB.

Passe encore si leur reportage avait proposé de vraies révélations, ou ne serait-ce que quelques informations intéressantes. Alors, voilà : on a appris que des scénaristes avaient établi des profils-type à remplir lors du casting, que des acteurs avaient fait un essai à blanc, et quelqu’un en régie était payé pour basculer sur la piscine quand les lofteurs parlaient de la production.

Wow.

Que du scoop.

Ok, on a appris des choses, quand même. Que les vigiles de l’émission étaient violents. Que Laure n’invitait pas vraiment ses amis à l’Etoile et que le reportage sur elle mentait. Que la production n’avait pas apprécié que les comédiens des répétitions parlent à la presse.

Wow.

Encore du scoop. Vraiment, wow.

Et à part ça, ce n’était pas de la pure récupération d’audience ?

Quoi d’autre en attente… Truffaut, à qui Canal+ semble consacrer le mois de novembre, et/ou Jean-Pierre Léaud. Je voudrais juste une chose : que quelqu’un m’explique pourquoi Léaud est un bon acteur. Je suis peut-être un peu trop primaire, mais non seulement je trouve que les films de Truffaut ont vieilli (ça, encore, c’est normal), mais dans tous les films où j’ai eu l’occasion de voir Léaud, je l’ai trouvé mauvais. Alors, si une bonne âme peut m’expliquer pourquoi il est bon, je suis à votre écoute.

Cinéma aussi, je n’ai pas encore posté de critique sur American Beauty, qui passe également ce mois-ci sur Canal. Ce que je peux déjà dire, c’est que c’est bien joué. Kevin Spacey, Annette Bening, et aussi les seconds rôles (voir Bakula dans un couple homo, c’est sympathique), tous très bien. Pour l’ensemble du film, par contre, je réserve mon opinion jusqu’à la diffusion en VO, pour le regarder plus attentivement. En tout cas, ce qu’on peut déjà lui accorder, c’est qu’il fait réfléchir, enfin, qu’il remue un peu les spectateurs.

Voilà, j’ai fait le tour de ce que j’avais en retard, là, alors, pour ceux qui sont arrivés jusqu’ici dans le texte, on passe à X-Files. Ca fait une bonne dizaine d’épisodes insipides qu’on attend ça : un retour aux histoires en attente, quelque chose d’un peu plus prenant que la n-ième créature phosphorescente bouffeuse de chair.

Eh bien, là, on est servis. Wow. L’épisode est fini depuis une heure et demie et j’en suis encore au “wow”, en ayant du mal à former des paragraphes. Peut-être que le côté répétitif et surtout inintéressant des dix précédents épisodes aide à faire apprécier les deux de ce soir ? En tout cas, l’histoire était prenante, les rebondissements n’étaient pas trop tirés par les cheveux, l’ensemble se tenait bien, et, surtout, il se passait des choses importantes.

Deux détails avant de continuer. D’abord, Scully est enceinte d’exactement 14 semaines. Manque d’imagination probable des scénaristes, l’annonce de Scully à Skinner s’est passée tout juste quatorze épisodes plus tôt. Passe encore que les diffusions des deux épisodes soient séparées d’une dizaine de mois. Mais tout de même… Scully n’ayant pas pu connaître sa grossesse le jour même de la conception, cela veut dire que chaque épisode dure moins d’une semaine ? Scully et Doggett ont passé leur temps dans des hôpitaux à soigner leurs plaies hebdomadaires, et chaque épisode se passait trois jours après le précédent ??

J’avais dit deux détails, le deuxième est encore plus beau - presque poétique. Mulder a retrouvé les ovaires de Scully. Alors voilà, Mulder fouillait dans des dossiers, quelque part, et hop, il a trouvé un bocal avec les ovaires de Scully. Et puis il les a apportés chez un médecin pour qu’il regarde s’ils marchaient encore. Et Scully a demandé un deuxième avis à un autre spécialiste, parce que, vraiment, des ovaires en boîte qui ne fonctionnent pas, ça serait dommage. C’est beau, comme image, non ?

(Pour ceux qui ne suivent pas, la solution est probablement qu’il s’agit non pas des ovaires, mais d’ovules - à l’occasion, il faudra vérifier sur un script en VO.)

Une fois évacués ces deux détails, que du bonheur du début à la fin. Curieusement, les épisodes liés à la mythologie X-Files semblent être les seuls à être exemptés d’hémoglobine (même s’il y eu une bonne dose de latex). Retour du Scully’s Theme de Mark Snow, retour aux plans s’attardant sur les personnages pour donner le temps à l’émotion de s’installer… en bref, on revient au côté luxueux et alambiqué des meilleurs épisodes, et on oublie les dix historiettes à la Rambo qui ont précédé. Ce n’est peut-être pas un vrai “retour aux sources” (il n’y a pas la même atmosphère qu’au début) - mais peut-on vraiment dire qu’il y a eu des “sources” dans X-Files ? Est-ce qu’il y a vraiment eu un état de grâce, à une époque ?

Pour mémoire, X-Files, c’est une idée vaguement intéressante (deux agents du FBI enquêtent sur tout ce qui est bizarre) qui n’a pris toute sa dimension que, par hasard, lorsqu’il a fallu gérer la grossesse de Gillian Anderson. (Ca paraît difficile de croire que toute la mythologie ait été planifiée au départ, quand on voit à quelle point elle est incohérente.) Du coup, la série a été, depuis le début, une alternance d’épisodes indépendants, plus ou moins intéressants (et de moins en moins, avec le temps et le phénomène inévitable de redite) et d’épisodes mythologiques, avec conspiration, homme à la cigarette, aliens multiformes, etc.

Et le coup de force de la saison 8, c’est que la mythologie de la conspiration se mélange, lors de la disparition de Mulder, avec la vague intrigue amoureuse (“tension sexuelle”) qui s’insinue entre les deux personnages depuis le début. Donnant l’occasion à Gillian Anderson de jouer de nouvelles choses, rendant le personnage de Scully encore plus attachant. Permettant la scène finale du deuxième épisode de ce soir, où Scully, découvrant la disparition du guérisseur, réalise que Mulder est mort, définitivement, par sa faute.

Heureusement que je n’ai jamais eu la prétention de faire sur ce site des critiques élaborées, bien construites, réfléchies, parce que je me rends bien compte que le texte d’aujourd’hui est particulièrement décousu. Et interminable, en plus - toutes mes félicitations à ceux qui sont arrivés au bout sans sauter des passages. Mais bon, comme je l’ai déjà écrit, c’est tellement plus difficile de dire du bien que de dire du mal. Et puis, si je ne poste pas cet article, à chaud, à 2h du matin, je ne le ferai jamais.

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