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22 août 2005

Alan Deutschman, The Second Coming of Steve Jobs

Le livre, pas franchement agréable à lire, plein de délayage et de répétitions, se concentre sur la période noire de Steve Jobs, de son limogeage d’Apple à son retour triomphal — et, malgré ses défauts, il est à lire absolument si on s’intéresse aux sujets (au choix : Apple, NeXT, Pixar ou les chefs d’entreprise stars).

Le contenu est inquiétant : non seulement Steve Jobs est décrit comme un despote psychotique (jusque là ce n’est pas un scoop, tout le monde le savait), mais il paraît surtout presque incompétent, autant comme dirigeant que comme visionnaire. Le Macintosh ? Ce n’était pas son projet, il n’y croyait pas mais l’a repris en main parce que c’était tout ce que les actionnaires lui laissaient pour l’occuper (cette partie-là n’est pas dans le livre, je l’ai lu ailleurs). NeXT ? Tout ce qui l’intéressait, d’après l’auteur, c’était la belle machine toute noire, et il n’aurait jamais vraiment réalisé que sa seule grande force était l’OS, allant jusqu’à refuser un deal salvateur avec IBM par amour pour son cube noir et sa belle usine automatisée. (Et, là, j’ai quand même du mal à croire que ce soit à ce point.) Pixar ? Là encore, il voulait vendre des machines, et ce n’est que par miracle qu’il n’a pas viré l’équipe de cinq personnes, dirigée par John Lasseter, avant qu’elle rencontre le succès qu’on connaît.

Sa seule qualité serait donc son charisme : pouvoir attirer, manipuler, presser (et recracher) les individus les plus talentueux dans tous les domaines, et savoir ensuite vendre au mieux ce qu’ils ont réalisé — sauf quand son égo prend le pas sur la raison, ce qui arrive assez souvent. Ca fait peur, et c’est difficile d’avoir confiance dans l’avenir d’Apple après une lecture pareille.

Il n’y a plus qu’à espérer que l’auteur avait une grosse dent contre Steve Jobs — mais l’évolution des iMac ou iPod sur les cinq dernières années irait plutôt dans son sens (et dire que je me demandais réccemment pourquoi Apple ne faisait plus de designs funs et mignons comme mon vieux clamshell… pas assez zen, ce style date d’avant son retour). Une chose est sûre : si la description du personnage est exacte, Jobs ne reculera devant rien pour empêcher OS X de tourner sur autre chose qu’un monolithe blanc (ou alu) avec une pomme dessus.

 

He seemed locked into a cycle of stunning success leading to egotistical excess and hubris which set him up for failure followed by denial, humility, and then the insight that would return him to success once again.

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Daria, il y a 7 ans :

En même temps, ça irait tout à fait dans le sens de mon expérience du monde du travail, qui est que pour se retrouver en haut de l'échelle, il vaut mieux avoir du charisme et être un salaud manipulateur sans scrupules qu'être compétent et consciencieux...

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