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Je suis très, très curieux de voir ce que Wallop va donner : c’est MySpace, mais en mieux — ou, en tout cas, en joli. (Est-ce qu’être joli est un avantage ou un inconvénient pour un site de social networking, là est la question.) Comment ils font ? Simplement en faisant les pages entières en Flash au lieu de HTML, de sorte qu’on a un positionnement de tous les éléments au pixel près quel que soit le browser (sauf ceux qui ne gèrent pas le Flash mais, bon, je ne pense pas non plus qu’on puisse utiliser MySpace sur un smartphone sans qu’il explose pour cause de bouillie de tables imbriquées, images de fond de 5 Mo, etc.), le tout complètement personnalisable par simple glisser-déposer sur le profil. Les captures d’écran ont l’air superbes (ils sont encore en béta semi-fermée).

Et ils ont aussi un modèle économique particulier : ils ne font pas payer d’abonnement, et ils ne mettent pas de pubs, mais ils comptent juste vendre divers widgets Flash pour décorer votre profil — et, puisque la mode est au user-generated content, la plupart de ces décorations et plug-ins seront fournis par des développeurs web qui vendront leurs widgets Flash sur le réseau, Wallop prenant une commission au passage. Façon Second Life ou There (ça existe encore ?), mais en 2D.

En théorie, c’est un modèle qui se tient : après tout, les gens achètent bien des smileys MSN ou des sonneries de téléphone pour… montrer qu’ils sont cools, ou quelque chose comme ça, je ne sais pas, ça m’échappe. A deux points près : d’abord, Wallop est (pour l’instant ?) interdit aux mineurs, qui sont pourtant la meilleure cible pour ce genre de conneries ; ensuite, est-ce que ce genre de mercantisation ne marche pas mieux si on l’accole à un produit déjà bien établi ? MSN ou Second Life n’ont pas été lancés avec la promesse qu’on pourrait acheter des options de personnalisation supplémentaires ; cette économie est née du nombre croissant d’utilisateurs, pas l’inverse. Est-ce qu’on peut vraiment attirer les utilisateurs en leur annonçant qu’on compte bien leur piquer autant d’argent qu’on pourra quand ils voudront personnaliser leur page perso ?

N’empêche, ça peut marcher. Et je vais certainement prier pour que ça marche — tout ce qui peut faire descendre MySpace est bon à prendre (je me suis finalement décidé à m’inscrire, vendredi dernier, mais je me sens tellement mal sur ce site que je n’ai pas pu me résoudre à ajouter à mes amis les gens que je connais qui y sont déjà). Mais il est intéressant de voir que même MySpace, à qui le potentiel d’une telle idée n’a pas pu échapper, ne s’y est pas aventuré pour l’instant : est-ce qu’ils préparent quelque chose de similaire en secret (c’est sûr que ça expliquerait bien pourquoi ils facilitent aussi peu la tâche de ceux qui veulent personnaliser leur page), ou est-ce qu’ils se méfient de passer au payant parce que leurs utilisateurs pourraient se retourner contre eux ? Une fois que les gens se sont habitués au gratuit, ce n’est pas évident de revenir en arrière, et ça vaut aussi pour les concurrents qui veulent se lancer sur le marché.

Bon, entre cet article et le fait que je me sois vanté d’être webmaster de mon propre site social dans le mail que je leur ai envoyé, ça m’étonnerait qu’ils me donnent une invitation à la béta, malgré mes centaines de milliers de de millions de lecteurs. Alors, si un jamais lecteur en avait une qui traîne, pensez à moi.